Le Directeur Le Fondateur - Le Directeur
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| Sujet: Re: Sixième édition de l'Interforum Dim 7 Juil - 21:11 | |
| Bonjour, bonjour Notre bien-aimé partenaire Just Married a fait l'honneur d'inviter officiellement Matsue à la sixième édition de l'Interforum. Malheureusement, bien des membres n'avaient pas les disponibilités les samedi 06 et dimanche 07 juillet pour participer. Nous avons donc convenu, par respect pour les autres participants et l'organisation de l'équipe de Just Married de ne pas participer aux mini-Rps. Nous vous présentons les épreuves de rédaction d'un texte en 24h et les récits correspondant. Belle lecture. Christophe et Natalia - Sous le compte Le Directeur- Epreuve 1 - Mini-Rps:
- Epreuve 2 - Mini-Rps:
- Epreuve 3:
- Récit de Heinrich Nagashika pour la n°3 - Apparences:
A l'aube d'une nouvelle journée, je ne sus exactement la raison de mon réveil. Les premiers rayons du soleil atteignaient péniblement la fenêtre toutefois, ils éclairaient suffisamment à l'intérieur de la chambre pour que je remarque, de mon regard ensommeillé, le lit désert de mon colocataire. J'en présumais qu'il était déjà parti et sans que je le veuille, un soupir franchit la barrière de mes lèvres…
Puisque je n'allais pas réussir à me rendormir ; la cause ne se figurait absolument pas à ma gauche, sur cette literie impeccable prouvant qu'il avait une nouvelle fois couché ailleurs ; je grognais de déplaisir et me redressais… Pour retomber tout aussi rapidement sur ma couette ! Un vertige me prit soudainement, me donnant l'impression que la chambre paraissait plus grande et plus haute, un instant. Je crus même entrevoir entre deux chandelles sur les trente-six, des jambes fines et délicates au lieu de mes grandes asperges poilues ! Je n'étais pas en grande forme…
Prudent, je patientais que cette étrange sensation disparaisse, massant du bout des doigts l'une de mes tempes par réflexe. Je me concentrais sur ma respiration pour m'apaiser même si je ressentais comme un poids étrange sur la poitrine à chaque inspiration et expiration. Mes muscles me semblaient aussi courbaturés, y compris en des lieux où je ne savais même pas qu'un être humain en possédait ! Qu'est-ce qu'il m'arrivait ? Serait-ce la grippe ? Ou le repas d'hier soir ? De mémoire, je ne me souvenais pas d'avoir eu des maux de ventre…
Après plusieurs minutes, j'ouvris les yeux de nouveau et observais mon bureau pour focaliser mon regard sur un objet, le temps de me lever. Je traversais la pièce afin de me rendre à la salle d'eau et une fois encore, je la perçus plus large qu'elle n'était en réalité. Néanmoins, je me sentais bien plus stable sur mes jambes. Je préférais tout de même y aller un pas après l'autre. Un léger sourire ironique décrispa les traits de mon visage en imaginant les commentaires d'Anderson-Kun s'il me surprenait à avancer au rythme d'un escargot… Ragaillardi à l'idée d'échapper aux prunelles d'ambre de mon colocataire autant qu'à ses sarcasmes, j'en arrivais à oublier mon état vaseux pour me réfugier sous la douche. J'éparpillais mes vêtements un peu partout au sol et pénétrais dans la cabine en me tenant au cas où. Avec une surprise manifeste, je dus me mettre sur la pointe des pieds pour attraper le pommeau de douche. *Était-ce possible de rétrécir pendant son sommeil ?* pensais-je un instant avant de pouffer face à l'absurdité de la chose ! Je tournais le robinet avec un sourire, attrapais mon gel douche et commençais à me frictionner…
En alerte, à l'orée d'une crise de panique, je baissais le regard sur ce que je touchais. Je papillonnais des yeux, ne comprenant absolument pas ce qu'il se passait. J'appuyais doucement sur mon corps afin d'être certain de mon constat : Une poitrine. Deux seins. Ma respiration s'accéléra, mon cœur tambourina et je n'osais pas regarder plus loin que le bas-ventre. Sans plus attendre, je sortis de la douche en me cognant à l'une des parois dans la précipitation.
Nu, mouillé et légèrement savonné, je me tins devant le miroir du lavabo. Avec une certaine fascination, je passais mes mains sur ce visage de femme tout à fait inattendu et déconcertant : Regard plus en amande même si mes iris restaient bleues, nez plus fin et en trompette, traits du visage bien plus arrondis… J'en perdais mes mots. J'en perdais mon esprit. J'en perdais mes émotions. Une pensée absurde se joint à cette irréalité : Si j'avais revêtu un corps féminin, comment se faisait-il que mon grand pyjama taillé pour un grand adolescent m'aille ?
Consterné, je me retournais et observais sans réellement les voir, mon t-shirt et mon boxer. Ils me paraissaient changés et en même temps, tout à fait comme à l'ordinaire. Comment allais-je faire si cet état devenait permanent ? Qu'allais-je devenir ? Pourrais-je affronter le regard des autres ? Et mon paternel, comment allait-il réagir ? Je le perdrais définitivement s'il découvrait son hér… Je bloquais sur le terme "Héritier", interrompant mes questionnements paniqués dans un même temps. Si je n'étais plus son fils et ce qu'il rejetait, mon homosexualité, n'en était donc plus un problème… Mais, serait-ce toujours moi dans ce corps ?
En un cri désespéré, je déchargeais tout mon émotionnel : frustration, colère, chagrin. Sans comprendre comment, je me secouais et sautais au milieu de cette salle d'eau. Par des chuchotements d'abord, je commençais à m'appeler et progressivement, j'en vins à hurler mon nom…
Sous le choc d'un réveil forcé, la respiration saccadée, je découvris Okāsan penchée au-dessus de moi. Elle me tenait les épaules et son regard reflétait son inquiétude à mon égard. Reprenant part, concrètement dans la réalité, je me redressais quelque peu et tout en la prenant dans mes bras, je lui intimais qu'elle n'avait pas à s'alarmer, qu'il s'agissait d'un simple cauchemar. Je croisais mon propre regard apeuré dans le miroir du salon et tentais de m'y convaincre aussi…
- Epreuve 4:
- Récit de Heinrich Nagashika pour la n°4 - En toi:
Je me souvins d'avoir toujours entraperçu cette lueur dans ton regard azuré.
Belle et limpide dans mon enfance, elle transmettait ton rayonnement intérieur. Lorsque tes yeux croisaient le regard d'Otōsan, un mélange de tendresse, de confiance et d'amour se reflétait à leur surface tel que je me souvins encore de mon embarras, à vous observer. En un même temps, votre osmose m'avait fait toujours rêver jusqu'à souhaiter rencontrer une personne afin de la créer à mon tour.
Mais, au fil du temps, ton soleil s'éclipsa progressivement jusqu'à éteindre ta lumière… L'eau scintillante de tes iris en fut ternie.
Quand j'eus pris conscience de ta douleur, les années et la distance d'Otōsan avaient déjà fait leur œuvre. Ainsi, pour te faire sourire à nouveau, j'en étais venu à inventer bien des choses et à te partager mes secrets. La frustration intense d'être impuissant contre ton chagrin et par la suite, la colère de l'ignorance paternel autant que son incompréhension m'ont fait changer au point de jouer un rôle face à lui pour jouir de son agacement et de ne pas correspondre à ses attentes !
Je me souvins d'un weekend, l'un des premiers où il délaissa la maison pour l'entreprise, tu avais invité tes quelques ami(e)s.
Avec le recul, je comprenais que tu t'étais organisée pour ne pas être seule, sans doute, à ruminer ce qu'il avait été et aurait pu être. J'avais eu l'idée de me déguiser avec tes affaires, devant le miroir, pour réussir à cacher un maximum la masculinité se dégageant déjà de mon corps de jeune garçon. L'entraînement avait bien entamé l'après-midi. Toutefois, ma mise scène avait débuté à l'appel pour le dîner ! J'avais imité tes mimiques, tenté de reproduire ta démarche avec l'une de tes paires de tennis -les uniques chaussures où mes grands pieds glissaient plus ou moins- puis, en quelques phrasés, j'avais contrefait tes intonations de voix malgré la mienne un peu plus grave.
Tes convives avaient eu l'amabilité de jouer le jeu jusqu'à m'appeler plusieurs fois Sina et simuler leur impossibilité à nous reconnaître. Ton rire avait résonné plusieurs fois. J'en avais été ravi et cru même apercevoir un peu de plus de paillettes de bonheur dans tes prunelles…
Ensuite, la porte du hall avait claqué. Des pas s'étaient fait entendre, crescendo. Il avait pénétré dans le salon dans son costume impeccable de salaryman.
Un simple hochement de tête lui avait suffi pour transmettre ses salutations à tes compagnons, tout sexe confondu. Il s'était penché vers toi, t'avait embrassé sur le front pour finalement se détourner et repartir aussi rapidement qu'il était venu, m'ébouriffant les cheveux sur son passage sans même un regard.
Je me souvins de ma réaction, face à son indifférence et la disparition de toute lueur dans tes yeux.
Je supposais qu'à l'époque, j'avais cru pouvoir arranger les choses en parlant pour toi, puisque j'avais réussi à m'introduire dans ta peau et tromper tes ami(e)s. De cette manière, vous pourriez être ensemble, être complet de nouveau et je retrouverai mon papa comme ma maman, heureux.
J'avais crié, libéré toutes mes émotions contre Otōsan, pleuré pour toi et exprimé ce que tu pensais me cacher. Je n'avais jamais tempêté de cette manière, à me vider littéralement de toute énergie. J'espérais atteindre son cœur, le faire réagir ou au moins, qu'il quitte cette expression de parfait chef d'entreprise !
Je me souvins de ton regard affligé…
Je ne m'étais pas rendu compte de la futilité d'essayer de dessiller les yeux de mon paternel ni de ma naïveté. Il fallait croire que je m'étais dupé moi-même, ce soir-là.
Aujourd'hui, si j'étais vraiment toi, j'arrêterais d'espérer retrouver mon époux…
- Epreuve 5:
- Récit de Heinrich Nagashika pour la n°5 - Petit ange:
Un maelstrom d'émotions tourbillonnait en moi à l'instant où je sortis du restaurant. Je poussais la porte avec brusquerie et m'enfonçait dans la vie nocturne de Matsue sans un regard en arrière. Pourtant, je ne savais le chemin à suivre pour aller de l'avant.
Dans un état second, je commençais à marcher, le cœur lourd de ne pas être à la hauteur des attentes de mon paternel. En toute honnêteté, je ne le comprenais aucunement. Etait-ce par inquiétude qu'il agissait ou bien, serait-ce un besoin de contrôler l'ensemble de sa vie y compris les êtres la partageant ?
Je connaissais son désir de me voir reprendre sa suite dans l'entreprise qu'il avait fondé. Le peu de relations que nous avions encore m'a convaincu de convenir à ses souhaits. Ainsi, je continuais l'enseignement scientifique afin de recevoir un diplôme dans le management, d'ici quelques années. Si Otōsan m'affectionnait tout de même un minimum, pourquoi avais-je dû batailler pour suivre le cours optionnel ? Pourquoi avait-il menacé Nao, à l'époque jusqu'à le faire disparaître de ma vie ? Pourquoi… ?
A l'un des carrefours près du centre commercial, malgré la dérive de mes pensées, je crus entendre quelque chose. Sur le moment, je ne pris pas vraiment conscience de ce dont il s'agissait à cause des quelques véhicules circulant mais, ma curiosité fit que je revins sur mes pas.
En regardant de plus près à l'entrée d'une rue secondaire, j'aperçus une petite bouille près d'une devanture de magasin. Accroupis à même le sol, la tête entre ses mains, le petit garçon sanglotait. Légèrement angoissé pour lui, je regardais rapidement aux alentours pour entrevoir s'il n'y avait aucun adulte le recherchant. N'apercevant personne, je m'approchais doucement, en me courbant pour ne pas l'effaroucher avec ma grandeur. J'attendis une seconde, attentif à sa réaction. Il n'eut aucun mouvement de recul, je m'asseyais en conséquence sur la marche à côté de lui. Il releva la tête et nos prunelles se croisèrent. Mon cœur en rata un battement ! Okāsan avait une photo de moi, plus ou moins au même âge que ce petit gars, si je prenais en compte ma croissance. Je l'avais sans le vouloir en tête et eus l'impression qu'il me ressemblait beaucoup : Cheveux noirs et courts, les yeux bleu clair rempli de peine, les traits de visage plus fins que les standards japonais le recommandaient. Ma mère l'aurait défini comme "un minois attendrissant".
Mes lèvres esquissèrent un sourire tendre à son évocation alors que j'observais la rue de mon regard azur. Ma posture et mon silence amenèrent peut-être à une forme d'apaisement car, je sentis une petite main moite m'agripper le bras. Inconsciemment, je reproduisis quelques gestes de mes parents lorsque, dans mon enfance, j'avais moi-même exprimé un gros chagrin par des sanglots, n'y parvenant pas avec les mots. Je lui tapotais la tête et dans un silence relatif de par les bruits environnants, j'espérais parvenir à l'aider tout de même en étant présent pour lui…
Quelques minutes s'écoulèrent. De sa voix fluette de petit garçon de six ans, entrecoupé des restes de ses pleurs, il m'expliqua alors que son grand-frère dont il était bien proche, déménageait pour aller vivre avec sa nouvelle épouse.
Je clignais des yeux et en un sens, je saisissais ce qu'il pouvait endurer face à ce changement dans sa vie de petit garçon. Plus ou moins à son âge, j'apercevais les prémices de l'évolution d'Otōsan. Il commençait déjà, à l'époque, à rentrer un peu plus tard qu'à l'ordinaire. Puis, il oubliait de prévenir qu'il ne serait pas présent pour un dîner…
Sans le vouloir, je transmis à ce petit garçon aux similitudes troublantes avec le petit garçon que j'étais ce que j'avais toujours voulu entendre à son âge :
"Tu sais, les adultes sont occupés. Ils doivent travailler, ils doivent s'occuper de leur maison, de leur voiture et répondre toujours aux demandes des grands chefs. Des fois, ils oublient des choses importantes mais, ils aiment toujours leurs proches. Je suis certain que ton grand frère t'aime beaucoup, il a oublié de s'amuser. Comme tu es encore petit et tu n'as pas encore à t'occuper comme un adulte, tu peux le lui rappeler. Si tu lui expliques, je suis sûr qu'il viendrait te voir plus souvent pour jouer avec toi…"
Il ne semblait pas tout à fait convaincu, cependant, ses larmes s'étaient taries et me contait comment son grand-frère était.
Je ne sus combien de temps nous passâmes ensemble mais, après un moment, nous entendîmes deux voix paniquées, bien distinctes.
Je me relevais en rassurant le petit d'une main sur son épaule puis, je fis signe au couple. Je présumais ne pas m'être trompé car une lueur de soulagement traversa le regard du jeune homme. J'eus le sentiment qu'il se jetait littéralement sur l'enfant, le serrant fort contre lui. D'une courbette, je saluais la belle femme à ses côtés, les yeux humides sans doute d'avoir imaginé le pire.
Après un court entretien, nous nous séparâmes et je repris le chemin de la maison. Etrangement, je me sentais plus léger comme si je m'étais rassuré moi-même et tranquillisé l'enfant encore en moi…
- Epreuve 6:
- Récit de Heinrich Nagashika pour la n°6 - Un Extraterrestre:
Assis devant mon carnet depuis une belle heure, je triturais mon crayon de papier, en plein milieu du jardin. Je vérifiais bien autour qu'aucun insecte ne s'invitait à mes réflexions intenses, de temps à autre, en revenant toujours sur mes feuillets vierges. Depuis quelques jours, je souhaitais transposer l'idée du microcosme que le dessin et la peinture représentaient pour moi, sur une toile. J'avais imaginé de partir sur un paysage quelque peu alambiqué quitte à créer des plantes et des animaux par moi-même.
Toutefois, ma sensibilité à fleurs de peau ne paraissait pas tout à fait convaincue par cette approche. Ce faisant, la sensation qu'il me manquait quelque chose pour réussir à concrétiser cette nouvelle chimère ne me quittait pas ! D'un caractère volontaire quand quelque chose me tenait à cœur, je ne lâchais pas et continuais l'exercice des croquis même si je ne faisais qu'annoter quelques petites instructions pour la construction du tableau, au lieu de démarrer vraiment les premiers jets du paysage en lui-même.
En réfléchissant, j'entrevoyais qu'il était incomplet parce que je n'avais pas fait de glissement entre la réalité et cet univers parallèle. Le souci est de trouver le meilleur intermédiaire possible pour aider les spectateurs lors de l'exposition organisée par le Pensionnat, à y voyager… ? Je fronçais les sourcils et dans un geste réflexe, je me frottais la nuque oubliant mon crayon dans l'herbe.
"Pouuuuuff…" Soupirai-je ! "Je ne vais faire le premier truc venu quand même". Fis-je en énonçant des mots au hasard, en rapport avec ce que j'avais sous les yeux : parasol, chipolata, ardoise…
J'humais l'odeur de l'orchidée la plus proche et m'allongeais dans l'herbe, soupirant de frustration de ne pas parvenir à ce que je voulais. Je tournais la tête vers les fleurs et contemplais leur couleur. J'en profitais pour surveiller la biodiversité aussi, par simple prudence, n'appréciant guère qu'elle quitte le jardin floral pour venir dans mon espace personnel. J'attrapais un peu de terre dans les mains et l'observais filer entre mes doigts.
Je me relevais d'un coup et me notais immédiatement que la planète serait d'un gris métallique, proche de la teinte du magnésium. Je ressentis le fameux fourmillement au bout de mes doigts et avec fébrilité, je me mis à contre-jour et débutais mon essai de cosmos.
La lumière émanant des rayons du soleil m'aidait quelque peu à capter les possibilités d'ombres avec lesquelles j'allais jouer. Je désirais démontrer mes progrès techniques autant qu'exprimer toute la passion de la peinture dans ce tableau ainsi, dès l'effleurement de la mine sur la feuille, je fus à la recherche de la qualité.
Au fil des traits tracés, je perdis la notion du temps et de l'espace. Je m'investis dans cette future toile à en laisser mon empreinte autant physique qu'émotionnelle. J'en vins à me visualiser grimper dans une fusée, être un passager dans la Voie Lactée et atterrir avec difficulté sur une planète inconnue. Dans ma rêverie, j'étais l'extraterrestre recherchant une nouvelle quête, une nouvelle raison de vivre afin de devenir enfin ce que je souhaitais après avoir traversé l'enfer de la perte et du rejet.
Toujours plus haut, toujours plus loin, j'avançais au travers de ce désert de sable argenté. Une grande flamme s'éleva, voyante à des kilomètres aux alentours. Je m'y dirigeais et y rencontrais des êtres bienveillants qui me virent enfin tel que j'étais…
Je sursautais d'un coup, en sentant une douce main sur mon épaule. Je me secouais légèrement la tête et relevais mes iris bleues vers Okāsan tout en décrispant mes doigts à force d'avoir crayonné. Elle me sourit et me demanda de commencer à ranger ; nous n'allions pas tarder à dîner. Puis, elle remarqua mes esquisses dont la dernière représentait sans doute le tableau : une fusée écrasée sur un vestige de planète désolée. Okāsan émit avec un léger rire de contentement :
"Et bien… Je comprends mieux pourquoi tu as dessiné toute la journée. Cette toile sera magnifique, Rick."
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